YOYO

Yoyo, c’est le surnom qu’il lui a été donné par ses camarades de classe

car elle n’arrêtait pas de sautiller sur sa chaise comme un yoyo.

Elle aurait pu s’appeler Yolande, mais non.

Et puis de toutes façons, son vrai nom n’a pas d’importance,

et il vaut mieux avoir yoyo comme surnom que « yaya » ou gaga.

Dans la classe de Yoyo il y avait Jojo.

Jojo était grand et fort, il arrivait au collège en moto.

Une moto payée par sa mémé.

Jojo portait un polo trop petit car c’était la mode yéyé.

Comme dans les films, Yoyo n’avait d’yeux que pour Jojo et Jojo couvait des yeux Yoyo.

Mais, Yoyo et Jojo restaient carrément bloqués quand ils se voyaient et à part dire :

« Yo, mec, tu vas, tu viens »

A vrai dire, il ne se passait pas grand-chose …

Au ciné du coin, il passait ce jour là un film de Pierre Etaix.

Jojo qui aimait les films rigolos, proposa à Yoyo d’y aller.

Confortablement installés l’un à côté de l’autre dans la salle,

Jojo profita d’un moment de noir complet

pour glisser sa main dans sa poche

et en ressortir son grigri.

Le grigri est un objet magique, il donne de l’audace à ceux qui n’en ont pas.

Jojo le serra très fort dans une main,

tandis que l’autre se posait délicatement sur celle de Yoyo.

A partir de cet instant, ni Yoyo ni Jojo ne virent la suite du film.

En sortant, Jojo se mit à fredonner :

« yo yo yo, le monde est yoyo,

Yo yo yo, l’amour c’est Yoyo …. »

….

La suite de l’histoire, je vous la laisse deviner…

Gilbert B.