Désirs du 20 mars 2021

 Aventures d'écritures partagées
 Femmes en Filigrane, Printemps des Poètes, Saison 2020-2021

Désirs du 20 mars 2021

Désir..

Je vous invite au doux voyage
Dans le tumulte de ma paix.

Avez-vous observé certaines œuvres de Picasso ?
Celui-ci structure à sa façon,
Déstructure, démolit, nous dérange,
Nous interroge, nous étonne ;
On se met à penser que la vie est un puzzle
Où l’espoir réside au moment où la dernière pièce posée nous permettra d’exploser !
BOUM !!!
Alors je compense …souvent…par un…euh….. deux…. euh…trois
Ha ! Ha ! Ha !
Carrés de chocolat.

Je survis avec l’aide de mes petits plaisir : un pique-nique, une expo, un moment d’amitié.
Nous avançons tous, à notre rythme plus ou moins voyant, dans notre quête de fraternité.
Comme elle est longue la route vers la pleine liberté….
Teintée de noir, teintée de mauve,
Petit à petit vous la construisez,
Faite d’embûches, de bonheur…

Si je me fais violence parfois
Vous avez su me rattraper
M’aider, m’aimer…
Vous êtes là
Je suis là
A chercher cet équilibre
Entre ces désirs à assouvir
Mais surtout…de m’en libérer !

Nathalie D.

Le Dé Sire

A l'orée du matin
Il ouvrait le jardin
Page à présage
Nous fêtions la beauté
Lovés au creux du livre
Tu l'appelais
La rosée vous inondait
En toi les couleurs à lui le pinceau
Vous dévoriez le soleil
Ils drapaient leur fraîcheur
Dans la nudité de nos rires
Un jeu tu me jettes le Dé Sire
Tu enlaçais ses je nous
Elle te projetait ses images
Avec les traits du hasard
Je flambais les rouges
De ses mains gantées de noir
Elle foulait ses peurs avec des fleurs
Il brassait vos odeurs
Dans la douceur sucrée
De vos peaux mêlées
Tu étais sang elle vie sans oubli
Il lui peignait du bout des cils
Des guirlandes de je t'aime
Vous charriiez nos rêves
Dans vos combats de géants
Nous saisissions au vol
Au diapason de vos caresses
Les vibrations plein sol
Elles gravaient sur nos peaux
L'empreinte de l'amour

Marie-Sol M. S.

Vibrations

Je suis un souffle qui inspire. Viennent à moi les sanglots d’un solo de trompette, les scats vibratiles d’une alto brune, la foisonnance d’une cascade éperdue dans un vallon bruissant

Je suis une libellule qui danse, je fais des pointes sur de la mousse, un parfum de rose m’est un tapis volant, j’entrechatte vers des sommets neigeux

Je suis une siamoisette qui ronronne, une main sinueuse me trépide l’échine ; mais j’aime aussi faire onduler mon dos sur le tronc rugueux d’un amandier accueillant

Je suis un bâtisseur qui rêve. J’édifie des quartiers aux senteurs vertes, avec des rires d’enfants, des grands-mères à tricot ; où des gens de toute couleur venus de nulle part promènent leur sourire, fredonnent leur bien-être

Je suis une écrivaine qui planote, j’aligne des partitions de notes-mots, des blanches qui s’alanguissent, des noires qui sautillent, des trilles qui gigotent, des points d’orgue inlassables

Je vibre

Claudine L.

Crépuscule

Aux douze couleurs de minuit, j'arrête la play-list des réminiscences, l'amour et le manque d'amour se fondent, à les avoir si souvent rencontrés.
C'était comment avant ?
La musique de la mémoire rend la nuit psychédélique.
Je ris avec le diable, tu danses avec les anges.
La peinture de nos sourires est écaillée, je referme le livre de nos jours en laissant un doigt à l'intérieur, à la page de la nuit.
Je hibou, ils caillou, tu bisou.
L'amour bleu est un pique-nique de cinéma, je m'allonge allègrement dans les fleurs du souvenir, mon lit est un retour vers le futur, tu m'interpelles depuis une chambre convalescente, le coucher de soleil était si beau tout à l'heure, il avait ce ton lumineux des sonneries de téléphone heureuses.
Nous sommes épuisés mais définitivement ensemble.
Se réconcilier avec le futur,
je nous propose d'oublier le temps, la notion de temps même,
la fin sera plus douce.

Jean-Pierre C.