Tous contes de fées - 3 octobre 2020

TOUS CONTES DE FEES

3 octobre 2020

 

Toutes les illustrations de cette page sont l'œuvre de Benjamin Chappe

et à retrouver sur le site

http://shamangraphics.eklablog.fr/

 

Benjamin Chappe - In : Oniris

 

Tous Contes de Fées

 

Un atelier qui tient les contes

les re-contes

où tous les contes sont bons amis

contes tenus, faits, défaits, recontés à volonté

et parfois par trois fois il était une fois deux fois se raconte...

 

 

Il était une fois Noïe Nat

 

Il était une fois un monde appelé « Au ras des pâquerettes », verdoyant mais tout de même beau, dans lequel vivait un être-âme brillant comme un feu jaillissant.
Il-elle se nommait Noïe Nat. On ne savait s’il était masculin ou féminin. Tout à la fois sans doute !
Entouré d’une famille et de quelques amis, il-elle était un peu solitaire.

 

Un de ces jours, qui suit chacun des autres jours, quelque chose changea. Il perdit ce qui faisait sa particularité. Il ne brillait plus. Il devint ainsi invisible aux yeux des autres.

 

Afin de retrouver ce qu’il connaissait de lui-même, il décida de traverser la voute étoilée et de se rendre auprès du Soleil.

 

Il traversa d’abord son monde et se trouva devant le plus grand Séquoia de la planète. Il décida de monter à sa cime afin de rejoindre les étoiles. Durant son chemin, il rencontra le Vent. Ce dernier avait mis toute sa force brute dans une seule direction, mais un amas millénaire de branches et de feuilles du Séquoia-LePlusGrandDeLaPlanète l’empêchait de se frayer le chemin qu’il avait décidé de prendre. Noïe Nat aimait aider et être utile. Sans l’ombre d’une hésitation, il dégagea les branches et les feuilles pour que le Vent suive sa route. 

 

En remerciement, le Vent lui offrit une Graine. Il la mit à l’abris dans une de ses poches.

 

Une fois en haut de l’arbre, Noïe Nat entrepris la traversée de la stratosphère, sombre et froide, et sombre. Il fallait pour atteindre son but être aussi déterminé que le Vent et avancer avec toute sa volonté.

 

A 10h10, il arriva près du Soleil. Ce qu’il y vit, il ne le décrit jamais, car disait-il, c’est indescriptible ! Il y rencontra un être qui le stupéfia. Un être qui lui ressemblait en tout point ! A la seule différence que ses yeux étaient fermés.

 

Cette être-QuiLuiRessemblaitEnToutPoint lui demanda de faire une chose impossible ! Il demanda à Noïe Nat de décrire son paysage intérieur. « Qui es-tu au fonds de toi ? » lui demanda-t-il.

 

Tout hésitant, Noïe Nat mit la main dans sa poche et lui répondit qu’il n’était autre que cette Graine offerte par le Vent ! Il l’offrit à l’Air et au Soleil, et se déploya sous ses yeux une merveilleuse et incomparable plante. « Elle EST moi ! Ouvre tes yeux et tu sauras (comme moi) qui je suis » dit Noïe Nat à l’être-QuiLuiRessemblaitEnToutPoint.

 

Intrigué, ce dernier, ouvrit les yeux... et les posa sur Noïe Nat. Ses yeux rayonnèrent d’une lumière incroyable qui baigna Noïe Nat tout entier. Il s’illumina ainsi à nouveau de la lumière de son « double » solaire.

 

Chaleur, douceur et plénitude entouraient Noïe Nat alors qu’il entreprenait son retour.

 

Il réalisa en rentant que sa lumière ne lui appartenait pas vraiment. Il n’était qu’un intermédiaire. Il était rassuré, il ne la perdrait plus jamais. Il savait à présent qu’il avait un rôle important à jouer : transmettre et partager sa lumière.

 

Séverine G.

 

 

Il était une deuxième fois Noïe Nat

 

Il était une deuxième fois un monde appelé « Au ras des pâquerettes », verdoyant mais tout de même beau, dans lequel vivait un être-âme brillant comme un feu jaillissant.
Il-elle se nommait Noïe Nat. On ne savait s’il était masculin ou féminin. Tout à la fois sans doute !
Entouré d’une famille et de quelques amis, il-elle était un peu solitaire.

 

Un de ces jours, qui suit chacun des autres jours, quelque chose changea. Il perdit ce qui faisait sa particularité. Il ne brillait plus. Il devint ainsi invisible aux yeux des autres.

 

Noïe Nat ne brillait plus. Noïe Nat était devenu invisible.
Fini, on ne le voyait plus.

 

Passait et repassait, on ne le voyait plus. Il n’existait plus aux yeux des autres.
Si on ne te voit pas, c’est que tu n’existes pas ! Se disait-il.

 

Il avait beau monter sur les toits, chanter à tue-tête, les autres tournaient la tête : à droite, à gauche, en haut, en bas. Les yeux grands ouverts, ils ne le voyaient pas.
Fini, on ne le voyait plus.
Si on ne te voit pas, c’est que tu n’existes pas ! 

 

Comment passer une vie ainsi ? Se disait-il.
Où aller ? Que faire ? Qu’ai-je perdu ? 

 

Le temps passa, mais pas sa tristesse ni sa solitude. C’est d’ailleurs dans cette solitude qu’il eut, un jour, ou plutôt une nuit, l’idée... 
L’idée que ce n’était peut-être pas lui qui avait perdu quelque chose... 

 

Il décida de partir au pays de ceux qui ne voient plus. 
Puisque c’est fini, on ne me voit plus, au pays de ceux qui voient et ne font que voir ; il faut que j’aille au pays de ceux qui ne voient pas ! Car peut-être là-bas j’existerai ? 

 

Dans ce monde, on ne voyait pas mais on ressentait. Pas besoin des yeux pour sentir une présence. Pas besoin des yeux pour entendre une voix, pas besoin des yeux pour humer un parfum ou sentir la chaleur d’une main.

 

Dans ce monde, on PERCEVAIT sans APERCEVOIR. On était dans le dur direct ! On n’avait pas peur de toucher et de sentir. La distance du regard était inutile et inefficace.

 

Dans ce monde, il fallait un peu de temps... Plus de temps, pour connaître et reconnaître.
Dans ce monde, c’était presque pareil : on ne le voyait pas... mais il existait ! Autant que la feuille qui tombe de l’arbre, la pluie sur le toit ou le chant de la cigale.  


Séverine G.

 

Benjamin Chappe - In : Oniris

 

Il était une deuxième fois un éléphant déconcerté

 

IL était une deuxième fois, dans un palais africain, un éléphant  déconcerté. D’abord parce qu’il était rose, ce qui donnait aux gens rencontrés l’impression d’avoir trop bu ; ensuite parce que son prince, qu’il adirait, devait trouver une épouse, et ne savait à quel saint se vouer pour répondre aux instances de ses parents. Que faire pour l’aider ??Aller dans la ville trompéter (car il avait une trompe parlante) que le prince cherchait une épouse ? Il risquait de se présenter des candidates improbables, laides ou revêches. Un petit tour dans d’autres cités paraissait un moyen plus sûr. 


Le prince juché sur son dos confortable, il partit donc. En cours de route, traversant une verte prairie à l’orée d’un bois, ils tombèrent sur une grosse souris prise au piège d’un collet de lapin. Loin d’avoir peur (car on sait que l’éléphant n’a peur que des souris), l’éléphant utilisa habilement sa trompe pour la délivrer ; bonne affaire car la souris qui était en fait une sorcière testant son entourage lui dit alors « Tiens, prends cette savonnette, elle t’aidera ».


Le prince et l’éléphant traversèrent ensuite une savane aride et hostile , où surgit d’un buisson poussiéreux un rhinocéros inquiétant ( car on sait que le rhinocéros est le seul prédateur encorneur de l’éléphant). Le neutraliser ? L’éléphant sagace cracha alors sur la savonnette et la lança sous les pattes du rhino qui patina et s’effondra sur le dos ; impossible alors de se relever ! Merci la souris ! En y repensant, d’ailleurs, se dit l’éléphant, peut-être aurait-elle pu
le transformer en princesse ??Oh la la, non, vu sa corpulence, il valait mieux pas !


Toutes contrées parcourues en vain, ils retournèrent au palais, l’éléphant meurtri de n’avoir pu aider son prince chéri.
Rentré dans son écurie, dans son désarroi, il laissa tomber par mégarde la savonnette dans son baquet d’eau. …Et lorsqu’il voulut boire , merveille ! des myriades de bulles irisées s’échappèrent de sa trompe !Ohhh !Saisi d’inspiration (souris, es-tu là ?) il recommença en pensant très fort à une princesse idéale et, miracle, sa trompe souffla vers le ciel, dans une grosse bulle nacrée, une délicieuse princesse qui, loin d’éclater, fit désormais le bonheur du prince et offrit à l’éléphant la satisfaction du devoir accompli ! 

 

Claudine L.

 

Il était une troisième fois...

 

IEUF

 

Il était une fois « Au ras des pâquerettes »
Des êtres - un être
Verdoyant - Feu jaillissant
Tout de même beau...

 

Il était une fois Noïe Nat :
Il était une fois Ame Brillant Feu Jaillissant.

 

Il était une fois, fini !
Fini ! C’est fini ! Peut-être...

 

Il était une fois, in-visible.
Il n’était plus une fois, aux yeux des autres...

 

Voir ou regarder,
Sentir ou ressentir,
Foncer, oser, aspirer à, aller vers

 

Vers la chaleur, vers ce qui traverse la vie, vers ce qui la transcende, vers ce qu’on n’voit pas toujours...
Mais toujours vers ce qu’on ressent !

 

En soi
En soleillé
En semencé

 

Il était une fois une Graine
De lumière ensemencée
Qui ressentait, qui traversait
Le temps et l’espace

 

Qui passait et repassait
Qui vivait...

 

Séverine G.

 

Benjamin Chappe - Calendrier 2020 - Détail Juillet

 

Prince, éléphant, trompe, rose

 

IL était une fois prince, éléphant, trompe, rose,
Il était une fois épouse à trouver, sans se tromper, rose à cueillir
Il était une fois virée, voyage, verdure 
Il était une fois une souris verte qui ne courait pas dans l’herbe, prisonnière , aïe
        Délivrance et savonnette, princesse et trompinette
Il était une fois Savane. Ca va ? Ca va pas : rhino pas beau
        Savonnette glissette Rhino K.O.
IL était une fois retour sans recours sans trouver l’amour
        Et un éléphant se désespérant
Il était une fois une écurie
        Un baquet d’eau
            Une savonnette
                Un raton laveur – pardon, hors sujet, renvoyé dans les prés verts-
Il était une fois des bulles de savon
    Une bulle princesse irisée et inusable
        Une bulle caresse, aimée et savourable.

 

Claudine L.

 

Benjamin Chappe - Calendrier 2019

 

Je ne sers plus à rien

 

Je ne sers plus à rien.
Téléphone.
Je ne sers plus à rien.
Téléphone bleu.
Je ne sers plus à rien.Téléphone bleu en forme de porte-manteau dans un théâtre.
Je ne sers plus à rien, dans les courants d'air, à l'entrée des vestiaires entre la scène et les loges.
Je ne sers plus à rien.
Évasion, m'évader, une île des caraïbes, une plage de sable fin, le soleil et le bleu turquoise de la mer, fondre mon bleu avec le sien, me fondre en un bleu silencieux entre deux roulements de vagues.
Je ne sers plus à rien.
Oublié, statique. Et bleu.
Je ne sers plus à rien.
Rouge de confusion. Je deviens rouge comme le téléphone désuet de Trump ou de Poutine.
Je ne sers plus à rien.
Vitrine de musée.
Je ne sers plus à rien.
Partir. Traverser des plaines enneigées, habitées par des milliers de bonhommes de neige en rang comme des statues de l'île de Pâques. Recevoir en hommage, un œuf, de Pâques justement, et me retrouver chocolat cherchant la mer le soleil et le sable.
Je ne sers plus à rien.
Mon répondeur, libre de tous messages, de toute injonction « Pense bien à répéter ce que je viens de te confier, n'oublie pas » , je n'oublierai pas, je n'oublie jamais rien, ni les messages, ni les mensonges, ni les soupirs, ni les silences.
Je ne sers plus à rien.
Des acteurs passent et repassent devant moi, penchés sur leurs tablettes, le Monde est dans leur poche, et le Monde ne s'en remet plus à moi.
Je ne sers plus à rien.
Parti, j'ai enfin trouvé mon île. Un ermite vit sur la plage dont le sable est sa retraite au désert. Il me demande d'appeler Dieu, sinon... il me brûle. Je lui offre mon œuf de Pâques « Voilà ta réponse » je lui dis, « D'où l'on vient où l'on va » . Il me rejette à la mer. Et je suis un bois flotté que le sable polit.
Je ne sers plus à rien ni à personne.
Les courants m'entraînent et me ramènent inexorablement au théâtre de mes débuts.
Partir, quelle illusion, on revient toujours, on n'oublie jamais.
Et je ne sers toujours à rien.
Disputes d'acteurs sur la scène. Le théâtre est malade, je ne me sens plus seul.
Un acteur m'empoigne et me plante au milieu de la scène. Un technicien me rend ma voix.
Les lumières de la salle s'éteignent, et un rond de lumière m'illumine.
Les acteurs s'activent autour de moi. Sans souci.
Je suis devenu le porte-voix de leurs trous de mémoire.
Je sers à nouveau, voix dans l'oubli, je sers comme on sert à table la soupe fumante, les soirs de pluie de froid et de solitude.

 

Jean-Pierre C.

 

Benjamin Chappe - Calendrier 2020 - Détail Avril

 

L'Atelier du Shaman

http://shamangraphics.eklablog.fr/

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